Acheter un terrain pour construire sa maison. Quel beau projet ! Objet de toute votre attention, il doit être choisi judicieusement pour être à l’abri des déconvenues et des déceptions. Ces quelques conseils pourront vous être précieux.
Conseil 1
Prenez votre temps
La précipitation n’a jamais été bonne conseillère. C’est vrai dans tous les domaines et en immobilier peut-être encore plus quand on sait qu’il s’agit d’un investissement à long terme. Le terrain que vous choisirez doit vous ressembler et vous correspondre. Tout va dépendre de vos priorités actuelles mais aussi futures. Posez-vous les bonnes questions et projetez-vous dans quelques années. Pour aller plus loin dans votre réflexion, envisagez la revente de votre maison et mettez-vous à la place d’éventuels acquéreurs.
Ensuite, n’hésitez pas à revenir voir le terrain plusieurs fois, à différentes heures de la journée (pour voir l’ensoleillement notamment), la semaine et le week-end (pour le bruit, la circulation…). On ne voit pas tout au premier coup d’oeil. Et si possible, faites-vous accompagner. Deux avis valent mieux qu’un.
Conseil 2
Étudiez l’emplacement
Bien sûr, la superficie et la configuration du terrain sont des éléments importants. Mais ce ne sont pas les seuls. Vous êtes un pro du jardinage et passer vos week-ends à tailler, planter ou tondre ne vous fait pas peur. Vous rêvez de voir vos enfants jouer et grandir loin de la pollution et du bruit… Un grand terrain un peu excentré est idéal pour vous. Par contre, si les trajets en voiture sont rédhibitoires, si l’entretien du jardin est plus une contrainte qu’un plaisir… un plus petit terrain pas trop loin de la ville vous conviendra parfaitement. Veillez également à la proximité du travail, des commerces, des transports, des commodités et loisirs (école, crèche, médecins, clubs de sport…). Évitez également les nuisances de tous ordres (auditives, visuelles, olfactives).
Faites vos comptes
Plus vous vous éloignez de la ville, plus vous mettez de kilomètres entre votre domicile et votre lieu de travail et plus vous avez de chance de trouver des terrains à un prix abordable avec des impôts locaux moins élevés. Mais en contrepartie, les frais de transport vont grimper en flèche. Faites bien vos comptes avant de choisir.
Conseil 3
Consultez les documents d’urbanisme
Première question à se poser : « est-ce que le terrain que vous avez repéré est bien constructible ? ». Ensuite, renseignez-vous sur les éventuels projets qui risquent de voir le jour dans votre futur quartier. Avouez que ce serait dommage de choisir un terrain pour son calme et sa vue dégagée et que quelques années plus tard, au fond de votre jardin, s’élève une grande surface ou qu’une route fréquentée passe à proximité. Pour cela, il suffit de faire un détour par la mairie pour prendre connaissance des documents d’urbanisme et des projets qui sont dans les « cartons ». Et tant que vous êtes à la mairie, profitez-en pour consulter les règles qui s’imposeront à votre future construction (distances par rapport aux limites du terrain, hauteur maximum de la construction, style architectural, couleurs des toitures et façades…).
Conseil 4
Renseignez-vous sur la nature du sol et du sous-sol
L’essentiel, c’est le terrain tel que vous le voyez et comment vous l’imaginez après la construction de votre maison et les aménagements paysagers. Vous avez raison, mais ce qui ne se voit pas est aussi important que ce qui se voit. Le terrain peut très bien être constructible mais la qualité du sol et du sous-sol pourra avoir des conséquences sur le bon déroulement des opérations de construction. Un terrain argileux, rocailleux, instable, gorgé d’eau… peut obliger à réaliser des travaux supplémentaires et peser dans votre budget. Il vaut mieux le savoir avant. Tout comme il est prudent de savoir si le sol n’a pas été pollué par le passé par un site industriel ou une usine. Si vous avez un doute, n’hésitez pas à faire passer un expert.
Une étude des sols obligatoire dans certains cas
La loi Elan rend l’étude de sol obligatoire lors de la vente d’un terrain situé dans une zone exposée au phénomène de mouvement de terrain consécutif à la sécheresse et à la réhydratation des sols (essentiellement les sols dits argileux). Cette obligation est effective depuis le 1er janvier 2020.
Conseil 5
Comparez le lotissement et le terrain isolé
Autre question qui a son importance : êtes-vous prêt à vivre en lotissement ou préférez-vous un terrain isolé ? L’achat dans un lotissement est la solution tout confort. Vous serez assuré que votre futur terrain est :
- constructible. Le lotisseur aura demandé préalablement un certificat d’urbanisme à la mairie, qui lui confirmera le caractère constructible de la parcelle, les différentes normes architecturales à respecter, les règles de densité de construction par rapport à la surface et les autres contraintes d’aménagement
- viabilisé. Il est raccordable aux voiries et aux différents réseaux
- borné. Le terrain que vous allez acheter aura été préalablement délimité par un géomètre expert, par la pose de bornes. Ce bornage permettra de vous rassurer pour l’avenir. Personne ne pourra venir contester les limites de votre terrain !
Par contre, en contrepartie vous devrez respecter un cahier des charges et le règlement du lotissement qui encadrera la construction.
Si vous optez pour un terrain isolé, vous serez un peu plus libre de construire à votre goût (dans les limites des règles d’urbanisme locales) mais vous n’aurez pas tous les avantages du lotissement. C’est vous qui devrez mener toutes les démarches (bornage, constructibilité du terrain…).
Marie-Christine MENOIRE