Le secteur immobilier souffre d’un manque d’activité et le projet de loi de finances 2024 vise à lui redonner de la vitalité… Cependant, les mesures invitent essentiellement à la rénovation grâce à Ma prime rénov’ mais limitent les efforts de construction avec la fin du dispositif Pinel par exemple. Compliqué avec cette budgétisation de répondre aux difficultés que rencontrent les Français pour se loger !
« Déshabiller Pierre pour habiller Paul », cela correspond au tour de passe-passe que semble vouloir faire le gouvernement pour tenter de stabiliser un parc immobilier qui se fissure. En effet, la brèche des passoires thermiques – classées « logement indécent » – impose d’aider les propriétaires à engager des travaux de rénovation énergétique. Le renforcement du dispositif MaPrimeRénov’ prévu en 2024 va permettre d’oeuvrer dans le bon sens. Reste à trouver des solutions pour redonner aux Français la possibilité d’emprunter afin d’acheter leur logement. La hausse des taux d’intérêt et la levée des boucliers tarifaires sur le prix de l’énergie viennent mettre à mal le pouvoir d’achat. Aussi, la perspective d’un prêt à taux bonifié offrant des conditions de crédit plus attractives que celles du marché vient d’être évoquée par Bruno Le Maire, ministre de l’Économie. Découvrons comment le gouvernement veut mettre la main à la pâte au travers de chantiers clés de son projet de loi de finances 2024 pour retaper le secteur immobilier !
Bétonner Ma prime rénov
Face aux enjeux de la rénovation énergétique, le gouvernement enfonce le clou pour inciter les Français à entreprendre des travaux dans leur logement qui permettront de faire des économies et d’oeuvrer en faveur de l’écologie. Il vient d’annoncer la mobilisation de 2 milliards d’euros supplémentaires en renforçant le dispositif MaPrimeRénov’ dès 2024 dans son projet de loi de finances.
Diluer le prêt à taux zéro
Le prêt à taux zéro (PTZ) ne pourra plus être déployé pour tous les projets immobiliers. Destiné aux ménages modestes, il va profiter aux achats de logements neufs en zones tendues ou de logements anciens dans les autres territoires sous réserve de mener à bien une rénovation. Cependant, la révision du barème du PTZ devrait permettre aux plus jeunes ménages d’y avoir accès…
Raboter les avantages des locations saisonnières
Actuellement, les biens classés « meublé de tourisme » bénéficient d’un abattement de 71 % sur les revenus locatifs. Un avantage que le gouvernement va réduire à 50 % pour dixit : « décongestionner le marché locatif classique, grippé, notamment par l’explosion de ce nouveau type de biens ». Il s’agit notamment de gîtes ruraux, de chambres d’hôtes ou encore d’appartements « étoilés » que les propriétaires destinent à la location saisonnière. Décideront-ils d’opter pour une location à l’année qui les prive de disposer de leur bien ?
Raser le dispositif Pinel
Le gouvernement confirme l’arrêt du dispositif Pinel dans le secteur du logement neuf à partir de 2025. Rappelons que le Pinel permet aux investisseurs d’un logement neuf d’obtenir une réduction d’impôt comprise entre 10,5 et 17,5 % de la valeur de l’acquisition, selon la durée d’engagement locative allant de 6 à 12 ans. Un coup porté à la construction de ces immeubles déjà mise à mal par la forte hausse des taux d’intérêt et par l’inflation sur le cours des matériaux de construction.
Brader la plus-value sur les résidences secondaires
Pour inciter les propriétaires de résidences secondaires à vendre leur bien à des ménages voulant devenir propriétaires, le député Renaissance Daniel Labaronne veut intégrer un cadeau fiscal au budget 2024. En effet, la plus-value réalisée sur la vente d’une maison secondaire pourrait être totalement exonérée de prélèvements fiscaux et sociaux. Une mesure que Daniel Labaronne veut inscrire au menu des débats parlementaires pour le prochain examen du budget 2024.
Prêter à taux bonifié
Le Haut Conseil de stabilité financière ne souhaite pas assouplir les conditions d’octroi des crédits immobiliers, estimant que les banques disposent de marge de manoeuvre qu’elles n’utilisent pas à 100 %. Aussi, Bruno Le Maire songe à la création d’un prêt à un taux préférentiel : « Je propose que l’on crée un prêt à taux bonifié. Quand les taux sont à 4 %, ne faut-il pas réfléchir à un taux plus accessible pour les ménages ».