Vous ne supportez plus le bruit, la pollution et le stress des grandes villes. Vous souhaitez changer d’orientation professionnelle et vous vous sentez prêt à tout quitter pour rompre avec l’effervescence urbaine. C’est décidé, direction la campagne, la mer ou la montagne pour ouvrir un gîte. Quelques petites choses sont à connaître avant de vous lancer dans ce beau projet.
Gîte ou chambre d’hôte ?
Un gîte n’est pas une chambre d’hôte et vice versa. Il s’agit de deux entités qui offrent des prestations différentes :
- un gîte (également nommé meublé de tourisme) est un appartement ou une maison proposés à la location saisonnière pour une durée variable. Le logement se compose de chambres, d’une cuisine, de sanitaires. Les habitants peuvent y vivre de manière complètement autonome. Il est tout équipé, à l’exception du linge de maison, et le propriétaire (qui n’est pas forcément sur place) ne fournit pas non plus les repas.
- une chambre d’hôte est, comme son nom l’indique, une chambre chez l’habitant, mais indépendante de la résidence du propriétaire, louée à la nuité. Comme à l’hôtel, les draps sont fournis et le petit-déjeuner est inclus.
Mettez tous les atouts de votre côté
Créer et gérer un gîte ne s’improvise pas. Outre de bonnes qualités relationnelles, un solide sens de l’accueil et une dose d’organisation, vous devrez vous attacher à d’autres points avant de vous lancer dans l’aventure :
- définissez précisément votre projet et menez une étude de marché pour connaître le prix d’achat du bien que vous envisagez d’acheter pour le transformer en gîte et pour savoir s’il existe d’autres structures équivalentes à proximité. Si c’est le cas, renseignez-vous sur les demandes d’hébergement dans le secteur afin d’estimer la faisabilité et la viabilité de votre projet ;
- établissez votre budget (achat du bien s’il n’est pas déjà dans votre patrimoine, assurances, taxes et impôts divers, frais de nettoyage et entretien, facture d’eau et d’électricité…) ;
- soyez attentif à l’implantation du gîte. La situation géographique devra être attractive et touristique (proximité de la mer, d’une station de ski, d’un site touristique connu…). Pas trop éloigné non plus d’un bourg équipé de services (commerces…) ;
- soignez la qualité de l’hébergement et veillez à ce que vos futurs locataires ne manquent de rien, que tout soit propre, en parfait état de marche et que rien ne puisse nuire à leur sécurité.
Demandez le label Gîtes de France®
En demandant le label Gîtes de France®, vous bénéficierez d’une meilleure visibilité et d’une plus grande notoriété vis-à-vis de vos futurs hôtes grâce notamment à :
? la force d’un réseau, fort de 60 ans d’expérience et acteur incontournable en matière de tourisme. Le label est un gage de visibilité commerciale compétitive par rapport aux autres modes de location de vacances pouvant exister ;
? la garantie pour les clients de louer un bien qui fait l’objet d’un suivi rigoureux et régulier ;
? l’assurance de répondre aux attentes d’une clientèle de plus en plus exigeante et attentive à sa qualité de vie pendant les vacances ;
? la possibilité de bénéficier d’un suivi personnalisé pour adapter votre hébergement aux évolutions du marché, suivre des formations, obtenir des réponses à toutes vos interrogations qu’elles soient juridiques ou fiscales.
En qualité de label indépendant, Gîtes de France® bénéficie d’un référentiel de classification qui lui est propre, composé de 7 chapitres (environnement/situation/extérieurs, habitabilité, équipements techniques, équipement général, aménagement et équipement par pièce, services, standing/décoration) définissant une montée en gamme répartie sur 5 niveaux (de 1 à 5 épis).
Prévoyez un équipement minimum pour être aux normes
Pour le confort de vos hôtes, le gîte devra au minimum avoir :
- une salle commune meublée
- une cuisine ou un coin cuisine aménagé dans la salle commune, comprenant au moins un évier, une cuisinière, un réfrigérateur, une table et des chaises en proportion de la capacité d’accueil, un placard et tous les ustensiles nécessaires
- une salle d’eau comprenant au moins un lavabo et une douche
- des toilettes intérieures
- l’électricité, de l’eau potable courante (chaude et froide) ainsi qu’un moyen de chauffage
- une (ou plusieurs) chambre(s) indépendante(s) équipée(s) d’un lit et de meubles
- les moyens permettant le lavage, le séchage et le repassage du linge.
Soyez dans les règles
Louer un gîte est une location, un peu particulière certes, mais une location quand même, avec certaines obligations à respecter :
- un contrat de location écrit devra obligatoirement être signé avec chaque client, décrivant les locaux loués, la situation géographique du gîte et les conditions de location ;
- si des prestations annexes sont prévues (location de vélo…) et qu’elles sont payantes, leur prix devra être affiché ;
- une déclaration en mairie doit être effectuée (il y a juste un formulaire Cerfa à remplir). Ce formulaire ne concerne pas le propriétaire qui loue occasionnellement sa résidence principale (c’est-à-dire le logement qu’il occupe lui-même au moins 8 mois par an) ;
- le respect des normes handicapés n’est pas obligatoire, sauf si plus de 15 personnes sont hébergées.
En 2020 c’est plus simple
La loi de finances pour 2020 supprime l’obligation de s’inscrire au Registre du commerce et des sociétés (RCS) pour obtenir la qualité de loueur en meublé professionnel. Le caractère professionnel de l’activité de location de logements meublés s’apprécie au regard des deux autres conditions : les recettes annuelles tirées de cette activité et leur place par rapport aux autres revenus du foyer fiscal. La non-prise en compte de l’inscription au RCS s’applique aux revenus perçus ou réalisés depuis le 1er janvier 2020.
Ayez les qualités indispensables pour ouvrir un gîte
Il faut savoir qu’ouvrir un gîte est très « prenant » et exigeant. Certaines qualités devront être réunies et notamment :
- avoir le sens de l’accueil, de l’hospitalité, aimer échanger et recevoir, être patient, diplomate et convivial (tout en sachant être discret et garder vos distances pour ne pas devenir envahissant)… Si vous aimez votre petite tranquillité et que vous ne vous retrouvez pas dans ces qualificatifs, ouvrir un gîte n’est pas fait pour vous ;
- savoir se vendre. À l’heure où les réservations proviennent essentiellement d’internet et des réseaux sociaux, il est important de communiquer par ce biais et d’avoir un site qui donne envie, avec des photos et des témoignages de clients. Pensez aussi aux réseaux plus classiques (guides touristiques, offices de tourisme, comités d’entreprise… sans oublier le bon vieux « bouche-à-oreille » qui a déjà fait ses preuves) ;
- être disponible. Tenir un gîte c’est être présent et opérationnel presque à temps complet. Entre les appels téléphoniques pour réserver, les arrivées et les départs à gérer, l’entretien du gîte, les petites et grosses réparations… votre emploi du temps sera très chargé et ne laissera que peu de place pour vos propres loisirs. À moins de vous faire aider et de déléguer certaines tâches à des personnes de confiance. Dans tous les cas, sachez faire la part des choses et cloisonnez autant que possible vos activités pour qu’elles n’empiètent pas sur votre entourage et votre vie familiale ;
- être polyvalent, organisé et rigoureux. Vous serez tout à la fois standardiste, homme ou femme de ménage, jardinier, décorateur, comptable, plombier, électricien… et j’en passe. Bref, un vrai chef d’entreprise polyvalent. Il vous faudra donc un sens aigu de l’organisation et être réactif pour que tout soit parfait ;
- être curieux. Vos hôtes ne manqueront pas de vous demander ce qu’il y a à voir et à faire dans la région. Vous devrez donc jouer un peu le rôle de guide touristique ou d’office de tourisme et être informé des monuments, marchés, festivals, musées, animations pour les enfants, parcours de randonnée… pouvant exister aux alentours. D’ailleurs, n’hésitez pas à prévoir de la documentation à ce sujet qui sera mise à la disposition de vos hôtes.
Marie-Christine MENOIRE