Une page se tourne. Votre enfant se lance dans des études supérieures loin de votre domicile. Cela suppose de trouver une solution pour le loger. Mais vers quelle formule vaut-il mieux se tourner ?
Louer ou prêter son appartement
Si vous avez la chance de posséder un appartement dans la ville où votre enfant a choisi de faire ses études, rien ne vous interdit de le lui prêter. Il s’agit d’un prêt gratuit. Cela fait partie de l’obligation alimentaire qu’ont les parents envers leurs enfants. Le souci c’est que dans ce cas, vous ne pourrez déduire de vos revenus locatifs les charges afférentes à l’immeuble. Il est également possible de le lui louer. Il faudra alors le faire impérativement par écrit, en établissant un bail et en fixant un loyer en cohérence avec les prix du marché local. L’administration tolère cependant un abattement de 10 %. Vous aurez ainsi la possibilité de déduire les charges locatives de votre déclaration de revenus. L’inconvénient, c’est que votre enfant ne pourra pas bénéficier des allocations logements. L’avantage est qu’en louant à votre progéniture, le risque locatif est moindre, pour ne pas dire inexistant. Vous pourrez ainsi vous dispenser de souscrire une assurance contre les loyers impayés.
Vous avez aussi la possibilité de louer à votre enfant, tout en bénéficiant du dispositif PINEL. Il s’agissait en effet de la nouveauté par rapport à la loi DUFLOT que de pouvoir louer à sa famille. Avec la loi PINEL, vous bénéficiez d’avantages fiscaux, dépendant de la durée de la location :
• 21 % du prix d’investissement pour 12 ans de location
• 18 % du prix d’investissement pour 9 ans de location
• 12 % du prix d’investissement pour 6 ans de location
Cela peut représenter une opportunité intéressante pour investir tout en logeant son enfant étudiant, à condition d’être dans une des zones définies par le gouvernement.
Investir pour maintenant et pour l’avenir
Si votre enfant se prédestine à de longues études, acheter un logement est peut-être une opération plus rentable que la location. En analysant les prix d’achat et les loyers de différentes villes, on s’aperçoit dans certains cas que le coût d’une location peut avoisiner la moitié du prix d’achat du même logement. De plus, il existe certains dispositifs fiscaux encore attractifs, alors pourquoi ne pas en profiter ?
Avec le dispositif fiscal CENSI-BOUVARD, vous investissez dans des logements acquis neufs ou en état futur d’achèvement. Cela concerne en l’espèce les résidences meublées avec services pour étudiants. Vous pouvez ainsi bénéficier d’une réduction d’impôts de 11 % du prix de revient hors taxe du logement (prix d’acquisition et frais d’acte afférents) retenue dans la limite de 300 000 euros par investissement (sous conditions). Cette réduction d’impôt s’étale de façon linéaire sur 9 ans. Attention ! Vous n’avez que jusqu’au 31 décembre 2018 pour profiter de ce dispositif de défiscalisation. Un bémol toutefois, comme la résidence étudiant dépend d’un gestionnaire, aucune certitude que le logement acquis profitera à votre enfant, sauf à négocier avec lui.
La donation : une alternative
Faire donation de l’un de vos biens immobiliers à votre enfant pour le loger peut être une bonne solution. Vous lui donnez l’usufruit (la jouissance) d’un appartement et vous en conservez la nue-propriété. Cette donation d’usufruit peut aussi être temporaire. Renseignez-vous chez votre notaire.
Stéphanie Swiklinski