Les particuliers se demandent souvent si les placements » ISR » génèrent moins de rendement que les autres. Pour les SCPI, c’est en partie vrai.
40 % des SCPI ont été labellisées
Les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) tendent à devenir l’un des placements phares de 2023. Avec la hausse du taux des crédits, elles attirent notamment des particuliers qui se détournent de l’investissement locatif en direct.
Parmi la centaine de supports du marché, une bonne partie présente l’argument de l’investissement » responsable « . Depuis 2020, le label » ISR » a en effet été adapté à l’immobilier, et plus de 4 SCPI sur 10 ont obtenu cette étiquette.
Investir dans l’immobilier locatif à partir de quelques centaines d’euros tout en faisant un geste responsable : un argument de poids pour des particuliers qui se soucient de manière croissante de l’impact de leurs investissements. D’autant qu’en 2022, les SCPI ISR ont, en moyenne, affiché un rendement légèrement supérieur aux non labellisées. Un constat qui cache cependant de nombreuses disparités.
20 % de rendement en moins pour les SCPI ISR de plus de 10 ans
Une étude réalisée par le magazine en ligne idéal investisseur.fr, connu notamment pour son analyse comparative des SCPI du marché, révèle des écarts conséquents au sein des fonds labellisés en fonction de leur âge. » Les SCPI « classiques » présentent un rendement moyen identique quelle que soit leur ancienneté « , explique Caroline Courvoisier, directrice de la rédaction. » Mais ce n’est pas du tout le cas pour celles qui sont labellisées « ISR », pour lesquels l’écart de rendement moyen est de l’ordre de 20% en faveur des SCPI de moins de 10 ans « .
Pour le magazine, qui a décortiqué les résultats 2022 de toutes les SCPI de rendement, la raison majeure de ces disparités est dans l’obsolescence d’une partie du patrimoine des plus anciennes SCPI. Dotées de plus de locaux nécessitant des travaux, parfois moins adaptés aux demandes locatives actuelles, leur proportion de logements vacants est plus élevée.
À l’inverse, les SCPI les plus jeunes sont en pleine constitution de leur patrimoine. Elles achètent des biens souvent très récents et visent directement les bonnes qualités environnementales, avec une nouvelle tendance qui est de viser l’Europe et non plus uniquement l’hexagone.
Une autre différence fondamentale se joue sur la stratégie de mise en réserve, c’est-à-dire la proportion des bénéfices mise de côté par les SCPI et non distribuée aux épargnants. En la matière, une partie des SCPI récentes font le choix de faire le minimum pour favoriser la distribution à leurs épargnants, et afficher un meilleur taux. Avec pour potentielle conséquence une moins grande stabilité du rendement à moyen termes, lorsque le patrimoine nécessitera des rénovations.
Mais ces arguments ne peuvent pas expliquer à eux seuls un si grand écart de rendement que l’on ne retrouve pas chez les SCPI » classiques « . Pour le magazine, le fait de réaliser les démarches afin d’obtenir le label ISR reflète peut-être l’ambition et le dynamisme commercial des SCPI. Le fait que les labellisées aient collecté 50% de fonds en plus que les autres (et même 80 % pour les SCPI les plus anciennes), en est peut-être un signe.
Source : étude sur les SCPI ISR de ideal-investisseur.fr