Pour près de 90 % des Français, le maintien à domicile des personnes âgées est une évidence. Encore faut-il pouvoir y parvenir dans les meilleures conditions financières et sans mettre en péril sa sécurité ou sa santé. Pour cela, il existe des solutions. En voici quelques exemples.
Un logement adapté
Si l’état de santé de la personne permet le maintien à domicile, il sera certainement nécessaire de prévoir des aménagements adaptés au cas par cas. Il s’agira le plus souvent d’aides pour communiquer (prothèse auditive…), pour se déplacer (canne, déambulateur, fauteuils roulants, ascenseur ou monte escalier…), pour permettre à la personne de se lever, s’asseoir… (barres d’appui, lit électrique, lève personne…), pour faire sa toilette (baignoires à porte, meubles de salle de bain suspendus pour permettre le passage d’un fauteuil roulant…).
Bien peser le pour et le contre
Plusieurs critères seront à prendre en compte pour le maintien à domicile : la santé, les possibilités d’aménagement du domicile ou encore les ressources de la personnes âgée. En effet, si le maintien à domicile est tentant, encore faut-il que le niveau de dépendance de la personne le permette sans mettre en péril sa sécurité et sa santé. C’est l’état de santé qui déterminera en priorité si cette solution est possible ou pas. Si l’état de santé de la personne concernée se dégrade ou entraîne de trop grandes difficultés et des contraintes médicales, le coût de l’adaptation du logement et de l’intervention des services d’aide à domicile adaptés pourrait se révéler trop onéreux par rapport aux ressources du senior.
Après la santé, l’environnement familial sera le second critère déterminant : les proches pourront-ils visiter la personne âgée facilement et régulièrement ? Habitent-ils à proximité en cas de besoin ? À défaut, peut-on compter sur le voisinage pour prendre le relais ?
Des services sur mesure
À côté des aménagements et des aides techniques, le maintien à domicile suppose aussi parfois une aide plus « quotidienne » et personnalisée :
• la téléassistance. Pour les personnes âgées qui vivent seules, c’est un moyen efficace de les rassurer et de prévenir des proches ou les secours en cas d’urgence (chute, malaise…), 24h sur 24 et 7 jours sur 7. La téléassistance suppose appareillage minimum : un médaillon ou une montre permettant de déclencher l’alarme et de mettre la personne âgée en relation avec une centrale d’écoute. Pour bénéficier de ce service, il est conseillé de se renseigner auprès de sa mairie ou du conseil départemental qui vous renseignera sur les conditions pour bénéficier de la téléassistance, de son coût et de l’éventuelle prise en charge, par exemple, des frais d’installation ou d’abonnement par votre mairie ;
• l’aide ménagère. Il est possible de bénéficier d’une aide ménagère si la personne âgée a des difficultés à faire certains gestes du quotidien et qu’elle remplit des conditions d’âge et de ressources. La nature des tâches prises en charge se fait au cas par cas en fonction des besoins. Par exemple, le ménage, l’entretien du linge, la préparation des repas sur place…
• le portage des repas permet aux personnes âgées de continuer à manger des repas complets et équilibrés sans avoir à faire les courses ou la cuisine. Plusieurs types d’organismes sont susceptibles de proposer ce service (votre commune, des services d’aide à domicile, des organismes de service à la personne…). Le coût varie en fonction des organismes. Parfois, en fonction des ressources du bénéficiaire, les communes peuvent participer au financement du portage. L’APA (allocation personnalisée d’autonomie) peut également aider à financer une partie des frais de portage de repas;
• les soins infirmiers. Les services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) sont uniquement accessibles sur prescription médicale pour les personnes de plus de 60 ans malades, en perte d’autonomie, handicapées ou souffrant d’une maladie chronique. Les soins sont pris en charge par l’assurance maladie. Ils permettent de retarder le placement dans un établissement spécialisé ou de faciliter le retour au domicile suite à une hospitalisation.
La domotique
La domotique peut être d’un grand secours pour les personnes âgées à domicile. Elle peut permettre par exemple de gérer l’allumage automatique des lumières grâce à des détecteurs de présence pour éviter les chutes la nuit, l’ouverture et la fermeture des volets, la programmation du chauffage…
En plus de ces applications « domestiques », la domotique peut aussi permettre de géolocaliser une personne et lui permettre de se déplacer en toute sécurité.
Des aides financières
• l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA). Cette aide est destinée à couvrir les dépenses liées à la perte d’autonomie des personnes de + de 60 ans vivant chez elles ou dans une structure d’accueil. En fonction du degré de perte d’autonomie et des ressources, son montant mensuel ne peut pas dépasser 1 719,93 euros (GIR 1), 1 381,04 euros (GIR 2), 997,85 euros (GIR 3) ou 665,60 euros (GIR 4) ;
• l’Allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA). Elle est accordée aux personnes de 60 ans et plus ayant des ressources inférieures à 833,20 euros /mois pour 1 personne seule ou inférieure à 1 293,54 euros pour un couple ;
• les aides de l’Anah pour réaliser les aménagements du domicile (prise en charge jusqu’à 35 %, voire 50 % du montant des travaux ht) ;
• le crédit d’impôt pour installation d’équipements spéciaux. D’un montant de 25 % des dépenses d’achat et de pose dans la limite de 5 000 euros pour 1 personne seule et 10 000 euros pour un couple, il peut être accordé au propriétaire, au locataire ou à l’occupant à titre gratuit de votre logement. Par contre, ce crédit d’impôt ne s’applique qu’à une liste limitative d’équipements comprenant les dépenses d’installation ou de remplacement d’équipements spécialement conçus pour l’accessibilité des logements aux personnes âgées ou handicapées, d’équipements permettant l’adaptation des logements à la perte d’autonomie ou au handicap, sous conditions (perte d’autonomie, invalidité…). Les travaux doivent être réalisés par l’entreprise qui fournit les équipements ;
• les aides des caisses de retraite. Qu’elles dépendent du régime général ou complémentaire, les caisses de retraite peuvent financer (sur demande et sous conditions) des aides ménagères, un personnel de soutien à domicile ou des travaux d’amélioration de l’habitat ;
• les aides des collectivités territoriales. Région, département ou commune peuvent accorder des aides sous formes diverses et variables selon le lieu de résidence du demandeur.
Les avantages du maintien à domicile
– c’est plus économique. Le maintien à domicile d’une personne dépendante est souvent moins onéreux qu’un placement dans une maison de retraite ou en EHPAD au coût souvent prohibitif ;
– c’est plus confortable. Les personnes âgées aiment bien rester dans leur quartier, garder leurs repères, leurs voisins et leurs habitudes. Psychologiquement, cela leur permet de moins ressentir leur perte d’autonomie. Pour les personnes âgées, maison de retraite est synonyme de perte d’une partie de leur liberté et de leur autonomie du fait des contraintes horaires et d’une certaine forme d’isolement. Par ailleurs, le fait de ne pas pouvoir emporter avec elles leurs meubles ou des biens auxquels elles sont attachées est un déracinement complet et souvent mal vécu.
Marie-Christine MENOIRE